Temps messianiques.
Ésaïe 9:5-6 (traduction du Rabbinat)
Ésaïe 9:5-6 (traduction BAN)
6 pour augmenter l’empire
9.5 Car un enfant… un fils… Ces mots expliquent la victoire (verset Es 9:4), en désignant celui qui en est l’auteur. Ésaïe ne dit point de qui ce personnage est fils, mais le verset 6 (comparez Ésaïe 11.1) ne laisse aucun doute là-dessus : il est l’héritier promis à David (2 Samuel 7). Cet enfant est évidemment identique à Emmanuel (Ésaïe 7.14).
Sur son épaule. Les insignes d’une charge se portaient sur l’épaule (Ésaïe 22.22).
L’enfant reçoit quatre noms ; chacun d’eux se compose de deux mots. Ce ne sont évidemment pas des noms propres, mais des titres destinés à exprimer ce qu’il est réellement.
- Conseiller admirable, littéralement : Miracle (en fait) de conseiller ; il est le prophète par excellence ; ses conseils sont les conseils de Dieu même ; il a l’infaillibilité de la toute-science, parce qu’il a l’Esprit de Dieu sans mesure (Ésaïe 11.2 ; comparez Jean 3.34). La même qualité est attribuée à Dieu : L’Éternel est merveilleux en conseil. Ésaïe 28.29.
- Dieu fort. À l’esprit de conseil il joint l’esprit de force, la puissance d’exécuter ses desseins (Ésaïe 11.2). L’expression El-Guibbor est appliquée Ésaïe 10.21 à Dieu lui-même (comparez Deutéronome 10.17 ; Jérémie 32.18 ; Psaumes 24.8) ; ce qui ne permet pas d’en affaiblir le sens et de traduire vaillant héros ou héros divin. Le mot El signifie constamment Dieu, et ne pourrait d’ailleurs être pris ici dans un autre sens que celui qu’il a dans le nom d’Emmanuel, Dieu avec nous (Ésaïe 7.14). Jérémie appelle le Messie YHWH notre justice (Jérémie 33:16) ; dans Malachie 3.1, il est le Seigneur venant dans son temple. Ésaïe l’appelle Dieu. Ce nom implique l’existence d’une relation particulière et mystérieuse entre Dieu et ce fils de David, en qui réside la plénitude des forces divines (Ésaïe 11.2) et en la personne duquel Dieu lui-même apparaît au milieu de son peuple pour le sauver (Emmanuel).
- Père à toujours. Un roi est envisagé comme le père de son peuple (Ésaïe 22.21). Le roi divin ne meurt pas ; il est donc à jamais le protecteur puissant des siens ; l’éternel avenir du règne de Dieu est en ses mains. Quelques-uns veulent traduire : père de l’éternité, en ce sens que l’éternité tirerait de lui son origine ; ce qui impliquerait la préexistence éternelle du Messie. Mais l’éternité n’a pas de père. D’autres interprètent : père du butin, traduction qui, grammaticalement, n’est pas impossible ; mais que signifierait-elle ? Quel rapport établir entre l’image du père et celle du butin ?
- Prince de paix. Il réalise en sa personne les deux types les plus glorieux de la royauté théocratique : celui du conquérant et celui du pacificateur ; il est le vrai David et le vrai Salomon. La paix de son peuple est pour toujours assurée par le triomphe qu’il a remporté sur ses ennemis (versets 3 et 4 ; comparez Ésaïe 11.6-9 ; Michée 5.4 ; Luc 1.74-79).
9.6 Comparez 2 Samuel 7.12-16.
Pour augmenter, c’est-à-dire : il est né, il a été donné… pour…
Trois traits caractérisent la prospérité de ce règne :
- l’accroissement du nombre des sujets ; voyez verset 2 ;
- la durée éternelle, la paix sans fin ;
- l’affermissement intérieur par le droit (le jugement exercé sur tous sans distinction, Ésaïe 11.4) et la justice (la droiture et l’équité dont tous seront pénétrés, Ésaïe 11.9).
Le zèle de l’Éternel (Ésaïe 37.32) est sa volonté arrêtée de réaliser ses desseins et de briser toute volonté qui s’y opposerait. Ce zèle n’est point en désaccord avec la patience de Dieu, qui découle précisément de sa volonté de sauver tout ce qui doit être sauvé (Luc 18.7 ; 2 Pierre 3.9).
La portée messianique du passage Ésaïe 9.1-6 a été reconnue par les anciens interprètes juifs eux-mêmes ; plus tard, les besoins de la polémique contre le christianisme ont engagé les rabbins à abandonner cette interprétation et à affaiblir le sens des expressions prophétiques pour les appliquer au roi Ézéchias. Mais cette explication n’est pas soutenable, vu le rapport étroit qui existe entre notre prophétie et d’autres, dont le caractère messianique ne saurait être contesté (Ésaïe 2.2-4 ; Ésaïe 11.1-9).
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